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Je n’ai su qu’hésiter ; il fallait accourir ;
Il fallait appeler ; je n’ai su que me taire.
J’ai suivi trop longtemps mon chemin solitaire ;
Je n’avais pas prévu que vous alliez mourir.

Je n’avais pas prévu que je verrais tarir
La source où l’on se lave et l’on se désaltère ;
Je n’avais pas compris qu’il existe sur terre
Des fruits amers et doux que la mort doit mûrir.

L’amour n’est plus qu’un nom ; l’être n’est plus qu’un nombre ;
Sur la route au soleil j’avais cherché votre ombre ;
Je heurte mes regrets aux angles d’un tombeau.

La mort moins hésitante a mieux su vous atteindre.
Si vous pensez à nous votre cœur doit nous plaindre.
Et l’on se croit aveugle à la mort d’un flambeau.

JE N’AI SU QU’HÉSITER – MARGUERITE YOURCENAR

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J’adore cette image, Pourquoi ?

Assis au bord de l’eau à regarder et à attendre, simplement et rien d’autre. Je suis toujours partagé entre la méditation et l’action, entre l’altérité et la solitude. Parfois j’aimerais rester assis sur ce banc sans rien faire, sans rien attendre sans rien espérer. Uniquement avec l’envie de rien ou plutôt sans envie.

C’est un sentiment diffus de vide et de tristesse qui me traverse parfois. Un sentiment du rien, du silence sans réflexion. Parfois avec ce désir de ne plus être qu’au passé, de n’être qu’un vague, lointain souvenir, une image floue. Comme une tombe ou les dates et les mots se sont effacés. Une photo sur cette tombe dont les contours ne permettent même plus deviner les traits de celui qui fut.

C’est un ressenti de solitude sans couleurs, sans gris, sans noir et sans blanc.

Mais j’ai toujours envie d’action ou plutôt de mouvement, une marche vers l’avant. Cette envie de vivre qui vous arrache à cette solitude pourtant désirée. Comme si la vie était plus forte que tout. Comme si l’envie de connaissance enveloppait dans ses bras ce désir du rien pour lui donner des couleurs.

Le chemin nous le faisons seul mais parfois avec d’autres. Ces compagnons avec qui je partage tant de choses, tant d’envie de Lumière. Ce sont eux, sans le savoir, qui me font lever de ce banc au bord de l’océan pour aller marcher, un peu plus loin.

Impressions de fin

Une année qui se termine avec une impression de jour sans fin. Une année tellement particulière et unique ou nous avons pu vivre des moments étonnants. des rues vides et des rues pleines de masques, des personnes emmurées et des magasins fermés, comme un sentiment de fin d’un monde.

Comme un sentiment de fin d’envie et pourtant une envie de vivre, encore plus, encore plus d’envie de dévorer la vie. Que vaut la vie quand les cinémas, les théâtres , bars ou les restaurants sont portes closes ? une vie sans faim ou vivement la fin ?

L’air de rien, elle arrive , le sourire en coin , la joie de vivre chére à Barbara. Ce jour la, faudra en jouir encore et encore de cette joie de vivre.

Sois patiente mon âme, la fin va arriver. La fin de cette impression de fin sans fin, un jour enfin nous pourrons vivre sans entraves et jouir sans fin.